LA DESCRIPTION D’UNE PLANTE À CORMUS

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Le trèfle blanc est une petite plante très commune des prairies. Couvrant le sol, il est facilement identifiable par ses feuilles caractéristiques en trois parties, ses tiges rampantes sur le sol et ses petites fleurs banches irrégulières regroupées en boules. Tige, feuille, racine, fleurs sont des termes connus de tous, facilement reconnaissables chez les végétaux et participant à l’organisation générale des plantes


La tige et l’appareil caulinaire 

Avec les feuilles, les tiges sont les organes que l’on observe le plus facilement chez les plantes. Chez le trèfle blanc, certaines tiges sont dressées, d’autres sont rampantes mais dans tous les cas, il s’agit d’organes allongés portant les feuilles et les fleurs. La tige est tendre et fragile. On la dit herbacée. Elle est annuelle, car elle ne vit qu’un an, même si la plante survit par sa souche enterrée. Les branches et les rameaux que l’on distingue chez les arbres et les arbustes sont également des tiges. Ce sont des ramifications. Elles sont ligneuses lorsqu’elles sont dures et solides. Elles sont vivaces, car vivent des années durant, voire des siècles dans le cas des arbres. Le tronc est une tige ligneuse de grande taille. C’est la tige principale. Une branche d’arbre est également une tige ligneuse mais c’est une ramification secondaire (fig. 2.4). À l’inverse des troncs, certaines tiges peuvent être très courtes, la plante est alors dite acaule et les feuilles forment un bouquet qui semble émerger du sol. C’est le cas des plantes en rosettes comme les pissenlits ou les plantains.

Bien évidemment, on trouve dans le monde végétal de très nombreux autres types de tiges. 

  • Les stolons (de stolo = rejeton) qui sont des tiges rampantes non souterraines à feuilles réduites et produisant à leur extrémité une tige à feuilles développées, semblable à celle dont elle est issue. Le fraisier est une plante acaule formant une rosette de feuilles : il émet des stolons avec de petites rosettes à leur extrémité qui donnent de nouvelles plantes (fig. 2.5). Une variante du stolon, le tubercule, est bien connue. Chez la pomme de terre (fig. 2.6), c’est la partie terminale du stolon enterré qui se développe et se charge de réserves. 
  • Le rhizome (de rhizoma = racine), qui, malgré son nom, ne doit pas être confondu avec une racine. C’est une tige puisqu’il porte des feuilles (certes réduites à l’état d’écailles et non fonctionnelles) et des bourgeons. Le rhizome du sceau de Salomon (fig. 2.7) est épais, charnu. C’est un organe qui contient des réserves utilisées par la plante pour sa croissance printanière.
  • Les bulbes (de bulbos = bulbe) sont des ensembles souterrains constitués d’une tige très courte (le plateau) et de feuilles charnues bourrées de substances de réserve et accolées les unes contre les autres (fig. 2.8). Ce sont les oignons de tulipe, de lis, d’échalote du langage familier.

Les tiges s’allongent et se ramifient. Deux variantes sont observables. 

1. La ramification monopodiale quand le bourgeon terminal de la tige principale reste fonctionnel d’une année sur l’autre. La tige principale et les ramifications sont donc constituées d’unités annuelles résultant de l’activité périodique d’un seul et vrai bourgeon terminal (fig. 2.9).



2. La ramification sympodiale. Le bourgeon terminal avorte et est remplacé par un bourgeon axillaire qui se redresse et se met en position sub-terminale. C’est le cas du châtaignier (fig. 2.10) ; la ramification est dite sympodiale-monochasiale. Chez le lilas, le bourgeon terminal est remplacé par deux bourgeons axillaires redressés. C’est une ramification sympodiale-dichasiale.


Ainsi la tige peut être considérée comme un axe qui porte ou a porté des feuilles. Cette notion purement morphologique est générale et s’étend aux mousses et aux fougères. Les champignons et les algues n’ont pas de tige. Parmi ces dernières, les laminaires présentent un stipe (fig. 2.2) qui pourrait faire penser à une tige. L’étude structurale montre qu’il n’en est rien.

La feuille 

Chez le trèfle blanc, on observe que les feuilles sont portées par une tige sur laquelle elles s’insèrent au niveau d’un nœud. Cette feuille est composée de trois folioles planes, étalées transversalement. Elle admet un plan de symétrie. Une feuille comporte typiquement un pétiole (de petiolus = petit pied) intermédiaire entre la tige et le limbe (de limbus = coin, rebord). Elle a une croissance définie dans le temps. 

Comment reconnaître une feuille d’une foliole ? 

À l’insertion de la feuille sur la tige on distingue un bourgeon axillaire, qui sera à l’origine d’une nouvelle ramification. À la base des folioles il n’y a pas de bourgeon.

Le pétiole est généralement étroit, plus ou moins cylindrique s’élargissant à sa base, comme chez le marronnier, et s’épanouissant au sommet en un limbe étalé. Celui-ci est une lame verte, parcourue de nervures constituant une ornementation caractéristique (palmée, pennée ou parallèle). La forme du limbe est très variée. Elle peut être entière, dentée, lobée, palmatiséquée, palmatifidée… (fig. 2.11).


Certaines feuilles, comme celles du pois sont composées. Elles ont des folioles. À leur point d’insertion sur la tige des stipules se développent (fig. 2.12). Ce sont des appendices plus ou moins développés, verts ou membraneux, entiers ou divisés, épineux ou unis deux à deux.


La disposition des feuilles sur la tige n’est pas liée au hasard. Elles peuvent être alternes (une seule à chaque nœud), opposées (deux feuilles en vis-à-vis de chaque nœud) ou verticillées quand il y a trois feuilles, ou plus, disposées en couronne à chaque nœud. Elles se placent selon des règles de phyllotaxie très précises. Quand on observe deux feuilles qui se suivent sur une tige, on constate qu’elles ne sont pas placées l’une au-dessus de l’autre. Elles forment toujours entre elles, un angle défini constituant une caractéristique du végétal. Il peut tourner soit vers la droite (dextre) ou vers la gauche (sénestre). Cette disposition des feuilles conditionne la place des bourgeons axillaires sur la tige qui ultérieurement assureront les ramifications. Par là même, cette phyllotaxie est l’un des facteurs responsables de l’architecture, on dit aussi du port, des plantes. La durée de vie des feuilles est limitée. Dans nos régions la majorité des plantes ont des feuilles annuelles. Elles sont caduques. Pour une forêt dont les arbres sont à feuilles caduques, on parle de forêt décidue. Certaines feuilles vivent plus longtemps. Ce sont des feuilles persistantes. C’est le cas de l’olivier, du houx, du laurier… 

Il existe de très nombreux types de feuilles dont : 

  • les écailles de bourgeon comme chez le marronnier ; 
  • les feuilles vrilles du pois qui permettent la fixation de la plante à un support (fig. 2.12) ; 
  • les feuilles des plantes carnivores qui peuvent être couvertes de poils glanduleux (droséra) ou repliées pour former des urnes (utriculaire) ; 
  • les feuilles succulentes chez les joubarbes et les sédums ;
  • les feuilles bulbeuses chargées de réserves des bulbes déjà signalées dans les tiges particulières (cf. fig. 2.8) ;
  • les feuilles épineuses chez les ajoncs.
Variations chez les feuilles et les bourgeons 

Chez le chêne, les feuilles restent sur l’arbre à l’automne, bien qu’elles ne soient plus fonctionnelles. Ce n’est qu’au printemps, lors du débourrement des bourgeons qu’elles tomberont ; on dit qu’elles sont marcescentes. Tous les bourgeons ne sont pas entourés d’écailles. Le chou de Bruxelles est un bourgeon axillaire nu. L’absence de bourgeon sur les racines est générale, sauf dans le cas des drageons, comme chez les ronces, les peupliers… 

Comme la tige précédemment étudiée, la feuille peut être définie d’après des caractères morphologiques. Elle se caractérise par sa position latérale sur les tiges et sa symétrie bilatérale ainsi que par sa croissance limitée dans le temps et l’espace. Elle axile un bourgeon, situé sur la tige. Cette définition convient aux mousses, fougères et aux plantes à fleurs. Elle ne peut s’appliquer aux algues et aux champignons. Pourtant certaines algues comme la délesseria sanglante, présentent des analogies de formes surprenantes. L’étude de la structure montre cependant que ce n’est qu’une coïncidence. 

Notion d’homologie et d’analogie 

Un organe est analogue à un autre quand il a la même forme, le même aspect mais pas le même rôle physionomique. Inversement un organe est homologue d’un autre organe quand il a le même rôle physionomique tout en n’ayant pas la même forme ou le même aspect. Les épines d’Euphorba pulvinata (un cactus) et du rosier sont analogues, car les premiers sont des rameaux, les secondes des expansions superficielles de l’épiderme.

La racine et l’appareil racinaire 

Des graines de poireau ou de haricot mises à germer montrent que la racine est un axe qui croit vers le bas (géotropisme positif) et fuit la lumière (phototropisme négatif). Elle n’est pas chlorophyllienne et ne porte ni feuille, ni bourgeon. Les jeunes racines portent des poils absorbants à leur extrémité et assurent la fixation de la plante au sol. Cette morphologie de la racine se complique quand la plante se développe. Elle se ramifie et devient pivotante, tubéreuse, fasciculée (fig. 2.13). 

Cette classification correspond-elle à la majorité des racines observables ? Dans l’ensemble oui, si l’on considère les plantes à fleurs. Quelques plantes cependant vivent sans racines apparentes comme le gui. D’autres plantes ont des racines spécialisées. 

On peut trouver ainsi : 

  • des racines aériennes adventives qui apparaissent le long d’une tige comme chez les philodendrons ; 
  • les racines crampons qui fixent la plante à un support (le lierre) ;

  • des racines aplaties chez des orchidées tropicales vivant sur d’autres végétaux. Elles peuvent être chlorophylliennes et former des voiles qui recueillent l’eau (de pluie ou la rosée) indispensable à la vie de la plante. 
La racine est un axe qui ne porte jamais de feuilles. Les champignons n’ont pas de racines comme celles observées chez le trèfle blanc ou chez les fougères. Chez les mousses, la présence de racines est moins évidente, un chevelu de filaments épais et courts, les rhizoïdes, fixe la plante au sol.

 La fleur 

La fleur est un ensemble composite constitué de diverses pièces spécialisées. Elle contient les organes sexuels de la plante et se trouve en position terminale ou latérale sur la tige. C’est un organe qui a servi et sert encore d’élément de reconnaissance et de classification pour de nombreux botanistes. La petite flore de Gaston Bonnier « Les noms des fleurs trouvés par méthode simple » (Librairie Générale de l’Enseignement) en est l’illustration parfaite. C’est qu’en effet, le nombre de pièces florales, leur couleur, leur disposition varient. Cependant les caractères généraux de l’appareil reproducteur sont relativement constants. Les paragraphes, fleur, graine et fruit ne concernent que les plantes à fleurs. En effet, plusieurs catégories de Cormophytes ainsi que les Thallophytes n’ont pas de fleur. Les caractéristiques des organes de reproduction de celles-ci seront étudiées dans le chapitre 6.

Les botanistes ont l’habitude de dire que la fleur est constituée de quatre verticilles de pièces florales placées sur un réceptacle, au sommet d’un pédoncule floral axilé par une bractée. Il est possible de schématiser l’organisation générale d’une fleur (fig. 2.14). 

On distingue alors de l’extérieur vers l’intérieur : 

  • le calice comprenant des pièces chlorophylliennes, les sépales ; 
  • la corolle constituée de pièces non chlorophylliennes, diversement colorées, les pétales ; 
  • l’androcée, constitué des étamines portant à l’extrémité du filet les sacs polliniques contenant le pollen ; 
  • le gynécée, ou pistil formé de l’ovaire, contenant des ovules, surmonté du style et des stigmates.
Le calice et la corolle constituent la partie stérile de la fleur, le périanthe. L’androcée est la partie mâle, le gynécée la partie femelle. Ensemble, ils forment la partie sexuée. On va trouver toutes les formes de variations possibles par rapport à ce schéma théorique. Souvent, on observera qu’une ou plusieurs pièces peuvent être absentes à l’intérieur d’un ou de plusieurs verticilles, qu’un ou plusieurs verticilles peuvent manquer complètement ou que des verticilles peuvent se dédoubler. Ceci entraîne une terminologie particulière qu’il est bon d’avoir vu, à défaut de la connaître. Ainsi pour des variations au niveau du périanthe on parlera : 

  • de tépales, quand les pétales et les sépales sont de forme et de coloration identiques (cas de la tulipe ou de la colchique) ; 
  • de fleur actinomorphe, quand elle est régulière, c’est-à-dire quand elle présente une symétrie radiale (le tabac) ; 
  • de fleur zygomorphe, quand elle est irrégulière et présente un plan de symétrie, généralement antéro-postérieur comme chez l’aconit ; 
  • de fleur asymétrique, quand elle est dépourvue de tout plan de symétrie (la valériane).

Le lieu d’insertion des pièces florales permet de distinguer :

  • les plantes thalamiflores quand les fleurs présentent une double enveloppe florale à pétales distincts insérés sur le réceptacle ; 
  • les calcyflores quand un ou plusieurs pétales libres ou soudés sont attachés au calice ; 
  • les coroliflores quand plusieurs pétales soudés en une corolle gamopétale est insérée sur le réceptacle ; 
  • les disciflores quand l’ovaire super repose sur un disque nectarifère. Au niveau de la répartition des sexes dans les fleurs et les individus on distingue : 
  • les fleurs hermaphrodites possédant à la fois l’androcée et le gynécée (cas du trèfle blanc) ; 
  • les fleurs unisexuées ne possédant que l’androcée, (il s’agit alors d’une fleur staminée appelée aussi fleur mâle), ou le gynécée (fleur pistillée ou fleur femelle) ; 
  • une plante est dioïque, si chaque individu ne porte que des fleurs mâles ou des fleurs femelles. Le saule marsault est un exemple de plante dioïque : des arbres portent des fleurs mâles (« les chatons » qui apparaissent au printemps) à l’extrémité des rameaux feuillés, d’autres des fleurs femelles formant aussi des « chatons » d’un vert plus sombre et disposés sur des rameaux âgés ; 
  • une plante est monoïque quand elle ne produit que des fleurs unisexuées mais chaque individu porte à la fois des fleurs mâles et femelles. C’est le cas du noisetier, du bouleau, de l’aulne, du maïs et du ricin. 
  • Pour les cycles reproducteurs, de nombreuses distinctions sont possibles Dans l’androcée on distingue les étamines introrses, pour lesquelles la fente de déhiscence est située sur la face supérieure et les étamines extrorses où la fente se trouve sur la face inférieure. Quant au gynécée, la position de l’ovaire par rapport aux pièces florales est importante. Il est dit supère, comme chez la tomate et l’oranger par exemple, s’il est au-dessus de l’insertion du périanthe et des étamines et infère si l’insertion est en dessous, cas du pommier ou du bégonia par exemple. Quand l’insertion se fait à mihauteur du réceptacle on parle alors d’ovaire semi-infère. Le gynécée est composé de carpelles et du style (cf. fig. 2.14). L’ensemble des carpelles forme l’ovaire de la fleur. Il contient les ovules qui seront à l’origine des graines. Il est dit simple ou composé selon qu’il comporte un ou plusieurs carpelles. Les ovules sont de petites masses ovoïdes de quelques dixièmes de millimètre de long. Leurs différents tissus seront détaillés dans le chapitre concernant la reproduction. Mais déjà, on peut observer qu’ils sont entourés de téguments, délimitant à l’une des extrémités de l’ovule une invagination, le micropyle. L’intérieur contient un tissu, le nucelle, dans lequel est inclus le sac embryonnaire. L’ovule n’est pas libre dans le carpelle. Il est attaché par le funicule constitué d’un tissu nourricier, le placenta. Le point d’insertion du funicule sur l’ovule est le hile. Pratiquement c’est la cicatrice que porte une graine au point où elle était attachée à la plante (dans la gousse, la capsule) dont elle est issue. On appelle aussi chalaze, le point dans la graine où le funicule franchit l'épaisseur du tégument interne du nucelle. 
Les ovules sont de trois grands types (fig. 2.15) : 

  • L’ovule orthotrope (de orthos = droit) est dressé sur un funicule très court. Le hile, la chalaze et le micropyle restent parfaitement alignés (exemple : le noyer). 
  • L’ovule anatrope (de ana = vers le haut) est porté par un funicule recourbé et uni à l’ovule sur sa plus grande longueur. Le micropyle est en bas, proche du placenta. Le plan de raccordement du funicule et de l’ovule s’appelle le hile. Dans le funicule, pénètre un faisceau de tissus conducteurs qui se ramifient au niveau de la chalaze (exemple : la renoncule).
  • L’ovule campylotrope (de campylos = recourbé) est couché et porté latéralement par le funicule. Le micropyle et le hile sont éloignés l’un de l’autre et forment une droite parallèle à la paroi de l’ovaire. Du fait de la croissance inégale de l’ovule, le sac embryonnaire se trouve déporté près du micropyle (exemple l’œillet). Beaucoup plus rarement on parle aussi : 
  • d’ovule hémitrope. Il s’agit d’un ovule dont le corps est courbe (pas entièrement renversé comme chez un ovule anatrope) et dont la croissance est symétrique de part et d’autre du plan médian du sac embryonnaire (pas comme chez un ovule campylotrope). Le micropyle est relativement proche du funicule ; 
  • ovule crassinucellé quand l’ ovule est pourvu d'un nucelle épais ou d’ovule ténuicellé quand le nucelle est réduit ; 
  • d’ovule unitegminé quand l’ovule ne possède qu’un tégument et d’ovule bitegminé quand l’ovule possède deux téguments : la primine interne et la secondine externe. La placentation définit la position des ovules à l’intérieur de l’ovaire. Celle-ci est fort variable. Il est possible de les regrouper en quatre grands types, même si l’observation peut en dévoiler d’autres moins fréquents. Il s’agit (fig. 2.16) de la placentation : 
  • axile, les ovules sont réunis au centre de l’ovaire (la tulipe, la bryonne) ; 
  • pariétale, les ovules sont soudés aux sutures des carpelles ouverts (le pavot, le bégonia, la violette) ; 
  • centrale, les ovules se dressent au centre de la cavité ovarienne (la primevère) ; 
  • axile devenant centrale avec la disparition des cloisons radiaires (le lychnis).


Il est traditionnel aussi de représenter schématiquement la fleur. Elle est symbolisée par autant de cercles concentriques (pour les fleurs régulières) ou d’ellipses (pour les fleurs irrégulières) qu’elle possède de cycles. La formule florale est une expression condensée de la structure de la fleur. Elle s’écrit par une série de chiffres et de symboles qui correspondent à un code international. Le trèfle blanc a, ainsi, pour formule (fig. 2.17) : 5S, 5P, (9) + 1 E, 1C pour : 5 sépales, 5 pétales, 10 étamines dont une libre et 1 carpelle. On peut aussi préciser : .I. pour zygomorphe et C pour carpelle supère.


Les inflorescences À l’inverse de la tulipe, qui lors de sa floraison, présente une fleur isolée et unique, le trèfle blanc montre des capitules globuleux comportant de 20 à 100 fleurs. Il s’agit d’inflorescences. Elles sont en position latérale sur la tige. D’autres comme celles du lilas sont en position terminale. À première vue, les différents types d’inflorescences paraissent très nombreux. Pourtant leurs architectures reposent sur les lois qui régissent la ramification des tiges. De ce fait, elles appartiennent seulement à deux grands types fondamentaux. 

a) Les inflorescences de type monopodial 

Ces inflorescences à croissance indéfinie, faciles à reconnaître, sont souvent aussi appelées racémeuses (du latin racemus = grappe de raisin). Ceci rappelle que la grappe est le type fondamental d’inflorescence monopodiale. 

1. La grappe (fig. 2.18a). Les fleurs pédicellées, sont portées directement par le rameau principal. Les fleurs les plus âgées sont à la base, les plus jeunes au sommet. Plusieurs variantes sont possibles : 

- grappe ouverte, quand la croissance de l’axe est indéfinie (épilobe, linaire…) ; 

- grappe fermée, quand la croissance de l’axe est limitée. Dans ce cas la grappe se termine par une fleur. 

2. L’épi (fig. 2.18c). C’est une grappe dont les fleurs sont sessiles, c’est-à-dire sans pédicelle. Le chaton (de saule ou de noisetier) est un épi portant des fleurs incomplètes (sans pétales et unisexuées). L’épillet est un petit groupe de fleurs très incomplètes, enveloppées de bractées minces, sèches (scarieuses) formant l’unité élémentaire dont sont constituées les inflorescences des Graminées (blé, avoine, brome, ivraie…) (fig. 2.18d) et des Cyperaceae comme les carex.

3. Le corymbe. Il s’agit d’une grappe (fig. 2.18e) dont toutes les fleurs se disposent sur un plan du fait de l’inégalité des pédicelles (les fleurs de pommier). 

4. L’ombelle diffère du corymbe par le fait que les fleurs sont toutes rattachées à l’axe au même niveau, matérialisé par l’involucre des bractées (fig. 2.18g). Les ombelles simples sont assez rares, bien souvent il s’agit d’ombelles composées. Les rameaux les plus proches de la tige ne portent pas de fleurs mais de petites ombelles, les ombellules (fig. 2.18h). 

5. Le capitule (fig. 18i) est une grappe de fleurs sessiles insérées sur le sommet d’une tige élargie en plateau. Il est homologue d’une ombelle dans laquelle tous les pédicelles seraient nuls. Le trèfle blanc a une inflorescence en capitule. Il arrive de trouver dans la littérature que les fleurs des capitules soient appelées fleurons.

Les grappes sont souvent composées. On peut trouver des grappes de grappes (fig. 2.18b), des corymbes de corymbes (fig. 2.18f), des épis d’épillets (le blé) mais aussi des grappes d’épis (les palmiers), des grappes d’ombelles (le lierre) ou des corymbes de capitules (les achillées). 

b) Les inflorescences de type sympodial 

Ces inflorescences de type cyme, sont définies parce que l’axe primaire se termine par une fleur ce qui provoque l’arrêt de la croissance. Elles sont généralement unipares (une fleur d’un côté, comme chez la grande consoude (fig. 2.19a) ou bipares, deux fleurs de chaque coté de l’axe, bégonias (fig. 2.19d) et ont une organisation centrifuge, orientée vers l’extérieur (fig. 2.19b). Si les axes successifs des cymes deviennent très courts, les fleurs apparaissent toutes insérées au même niveau sur une cyme contractée appelée glomérule, que l’on rencontre chez les labiées par exemple (fig.2.19c).


Les graines 

D’une manière générale, chez les plantes à fleurs, dès la double fécondation réalisée (cf. 6.4.4 – La reproduction sexuée chez les Angiospermes), la fleur fane entraînant la chute des pièces florales. L’ovaire, quant à lui, subit de profondes modifications morphologiques qui aboutiront à la formation du fruit, tandis que les ovules deviennent des graines (fig. 2.20). Les graines conservent la forme générale de l’ovule, mais leurs dimensions sont tout autres. Elles sont beaucoup plus grosses et contiennent : 

  1. L’embryon qui est une plantule pluricellulaire, différenciée en une radicule (première racine), une gemmule (bourgeon apical), une tigelle (première tige) et le ou les cotylédon(s) (première(s) feuille(s) assurant la nutrition de la plante).


        2. Les téguments plus ou moins durs et coriaces qui résultent de la transformation des téguments de l’ovule. A leur surface, il est possible de reconnaître l’emplacement du hile (lieu de fixation de l’ovule dans le carpelle) et le micropyle (espace entre les téguments ovulaires permettant le passage du tube pollinique lors de la fécondation). 

        3. Les substances de réserve qui entourent l’embryon. Chez les plantes à fleurs le tissu de réserve est essentiellement l’albumen. Cependant, c’est un tissu transitoire formé au dépens du nucelle. Chez certaines plantes cette digestion est incomplète et le nucelle s’enrichit alors de réserves pour former un tissu nourricier original, le périsperme. Cet albumen, lui aussi peut se résorber ; les glucides passent alors dans le ou les cotylédons et forment de l’amidon. 

Ces différents tissus de réserves permettent de différencier trois types de graines : • Les graines à périsperme chez lesquelles le nucelle s’enrichit en totalité ou en partie de réserves (cas du canna ou du nénuphar). 

  • Les graines albuminées, où l’albumen constitue le tissu de réserve. Dans ce cas les plantules sont minces et fines car noyées littéralement dans l’albumen qui s’est substitué au nucelle pendant le grossissement de la graine. La graine de ricin (fig. 2.21) est la plus connue des graines albuminées. 
  • Les graines exalbuminées où l’albumen a été digéré. Les glucides ont migré vers les cotylédons pour former de l’amidon. Les cotylédons occupent tout l’espace entre les téguments. Les graines de pois, de haricot (fig. 2.22) ou de trèfle sont des graines exalbuminées.
Chez les Orchidées l’embryon est très petit, indifférencié et les réserves très restreintes. Pour germer les graines ont besoin d’un champignon (Rhizoctonia) qui vivra en symbiose avec l’orchidée.

Les fruits

En même temps que se forment les graines, les parois de l’ovaire subissent des transformations importantes et évoluent en fruit. Dans un fruit, on reconnaît trois ensembles cellulaires (fig. 2.23) qui forment le péricarpe : • l’épicarpe correspondant à l’épiderme externe du fruit ; • le mésocarpe (le tissu médian) ; • l’endocarpe ou épiderme interne. Mais ces transformations peuvent affecter, aussi, le réceptacle floral qui peut s’hypertrophier comme chez la pomme (fig. 2.24). Dans ce cas, on n’est plus en présence d’un fruit, sensu stricto, mais de quelque chose de complexe qui porte le nom de pseudo-fruit, ou faux fruit. On l’oppose donc au vrai fruit. Ces notions de vrais et faux fruits sont à rattacher à la position de l’ovaire sur le réceptacle. Ainsi, l’ovaire supère donne de vrais fruits et l’ovaire infère, invaginé et protégé par les parois du réceptacle donne des faux fruits.


a) Les vrais fruits 

L’évolution du péricarpe au cours de leur formation permet de distinguer les fruits secs des fruits charnus. 

  • Chez les fruits secs, le péricarpe se déshydrate et se lignifie, il devient dur. Certains fruits s’ouvrent à maturité et libèrent les graines. Ce sont des fruits secs déhiscents (fig. 2.25). On peut reconnaître : 
                - le follicule comprenant un carpelle et s’ouvrant selon une fente (l’hellébore) ;

                - la gousse à un carpelle et deux fentes (le trèfle blanc, le pois) ;

              - la silique à deux carpelles et quatre fentes (la moutarde) ;

              - la capsule à plusieurs carpelles et nombreuse fentes et pores de déhiscences (le pavot).


  • Dans les fruits charnus, les parois du mésocarpe s’hypertrophient pour donner la pulpe. Deux types sont reconnaissables : ® les baies entièrement charnues comme le raisin (fig. 2.27) et la tomate (fig. 2.28a) ou globuleuse : l’orange (fig. 2.28b) ; 

        - les drupes dont l’endocarpe lignifié forme un noyau qui protège les graines appelées aussi amandes : la cerise (cf. fig. 2.23). 

b) Les pseudo-fruits ou faux fruits 

La pomme est l’exemple classique de pseudo-fruit. Elle comporte (fig. 2.24) 5 loges centrales, aux parois membraneuses, qui contiennent chacune deux graines (les pépins). La partie charnue peut être comprise de diverses manières suivant l’interprétation que l’on donne aux limites de l’ovaire infère. La paroi membraneuse des loges représente l’endocarpe tandis que la partie charnue serait pour partie d’origine péricarpique et pour partie d’origine réceptaculaire. Pour d’autres auteurs, la paroi membraneuse des loges correspondrait à la totalité du carpelle. Il existe bien d’autres pseudo-fruits. Le fruit des rosiers, le cynorrhodon, est d’un type analogue à celui du pommier, excepté le fait que les carpelles sont libres au fond de la coupelle. Chez le fraisier (fig. 2.29) la partie charnue est d’origine réceptaculaire et les fruits sont les akènes disposés dessus selon des spirales génératrices rappelant les spirales phyllotaxiques.


c) Les fruits composés 

La liste des fruits ne serait pas complète sans les fruits composés, qui sont des ensembles auxquels participe l’ensemble des fleurs d’une inflorescence. Chez la figue (fig. 2.30) c’est le réceptacle de l’inflorescence qui est charnu et creux. Les fruits sont des akènes disposés à l’intérieur. L’ananas est la coalescence des baies, des bractées et de l’axe d’une inflorescence.

Une autre classification des fruits est souvent présentée. Elle privilégie les types d’organisation des fruits et non plus le développement du réceptacle. Il est ainsi possible de distinguer suivant la disposition et le développement des carpelles les fruits simples, multiples et composés. Des divisions secondaires sont faites. Ainsi, il y a les fruits secs et d’autres qui sont charnus ; des fruits déhiscents ou indéhiscents ; des fruits oligospermes à une graine et des fruits polyspermes à plusieurs graines. C’est en combinant ces différents caractères que les Botanistes ont établi la classification présentée dans le tableau 2.1. Cette classification n’est pas nouvelle. Elle reprend et complète celles déjà citées par Richard en 1852, dans ses « Nouveaux éléments de botanique et de physiologie végétale » ou par Guillermond et Mangenot en 1941 dans leur « Précis de biologie végétale ». D’un usage beaucoup moins facile que la classification basée sur la notion de vrai et de faux fruit, elle est effectivement beaucoup plus précise mais combien plus ésotérique quant au vocabulaire utilisé.





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