Régénération du haricot commun

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Le haricot commun (Phaseolus vulgaris L.) est une plante annuelle appartenant à la famille des légumineuses (Leguminosae). Il est largement cultivé en Amérique latine et représente l'une des plus grandes composantes alimentaires en Afrique où il est apprécié pour sa teneur élevée en protéines et en nutriments tels que le fer et l'acide folique. Sur le plan économique, il est parmi les cultures les plus importantes en Amérique latine où il constitue une source importante de revenus pour les petits agriculteurs.


Phaseolus vulgaris est une plante autogame, même si de nombreux auteurs ont reporté des une hybridation naturelle (0 et 85%) dans les populations sauvages et cultivées.

1.      Choix de l'environnement et de la saison de plantation

a)      Conditions climatiques

Le haricot commun grandi bien dans des zones où les températures varient entre 15 à 27 ° C et peut résister à des températures jusqu'à 29,5 ° C. Les températures proches ou supérieures à 35 ° C sont responsable des stress hydrique et thermique pendant la floraison et la fructification. Ils sont généralement responsables de l'avortement des fleurs et le mauvais développement des gousses. A la température s’ajoute les précipitations. La croissance du Le haricot commun est idéal à des précipitations comprises entre 350 à 500 mm de pluie pendant la saison de croissance en attache à une faible humidité relative (HR) pour diminuer le risque de maladies (bactériennes et fongiques).

b)      Saison de plantation

Le haricot est une culture de saison chaude, sensible aux températures extrêmes. De ce fait, Les basses températures freinent la germination et la croissance tandis que les températures élevées les accélèrent. Les plantes s’adaptent aux jours courts et sont très sensibles à la période gel. La température minimale de germination du sol doit être d’environ 18 ° C. Ainsi il faut semer après la dernière date sans gel et tenir compte de la longueur du jour et de la température optimale à l'heure de semis afin d’assurer les conditions favorables de croissance. La plupart des variétés de haricots demandent une saison de croissance sans gel compris entre 85 à 120 jours.

c)      Préparation pour la régénération

Il faut regénérer le stock du haricot commun dans les conditions suivantes :

·         Lorsque les stocks comptent moins de 1200 graines.

·         Lorsqu’on constate que pendant le test de germination (avant les semis,), le taux de germination est en dessous de 85%.

·         Si les stocks de semences sont infectés par des agents pathogènes tels que des champignons, des bactéries et des virus.

d)      Sélection et préparation des champs

De manière général, le haricot commun a besoin d’un sol profond (de meuble à légèrement compact), fertile, de bonnes propriétés physiques et chimiques (un pH de 5,5 à 6,5) et une topographie plate ou ondulée avec un bon drainage. Il faut préparez soigneusement le lit de semence en réduisant les mottes de terre afin de donner une texture meuble au sol. Arrosez légèrement avant de semer afin de permettre au sol de garder une humidité uniforme. Il est conseillé de semer chaque génotype à une altitude proche ou identique à son altitude d'origine afin d’assurer une bonne floraison. La rotation des cultures est aussi conseillée pour éviter afin de rompre la chaine de contamination des maladies et des ravageurs issues de la campagne précédente.

e)      Régénération des serres

Dans la serre il est recommandé d’utiliser des pots en polyéthylène de 8 litres pour des lits de semences afin que les plantes trouvent suffisamment d'espace pour le développement des racines. Dans la situation où on utilise des pots provenant de la campagne précédente, il faut les larver soigneusement à l’aide d’une brosse, et les désinfecter en les trempant dans une solution javellisée à 5% pendant 5 minutes et laissé sécher. Ensuite remplir les pots de terre meuble stérile ou de terre de remplacement. Arrosez légèrement le sol pour s’assurer que l’humidité est homogène dans toute sa surface.

2.      Méthode de régénération

Pour conserver l'intégrité génétique des semences, il faut prélevez des échantillons de graines du stock d’origine (la quantité minimale nécessaire pour la régénération est de 80 graines). Dans plusieurs cas, comme les accessions issues des dons de matériel génétique, il est souvent difficile d’avoir le nombre minimal de graines, mais il faut de toutes les façons les régénérer. Dans certains cas comme chez le Phaseolus coccineus L. qui est une des rares espèces à pollinisation croisée, il faut un « croiseur » pratiquement obligatoire. Les plantes doivent être pollinisées par les sibs afin d’obtenir des semences adéquates et maintenir la diversité.

a.      Disposition, densité et distance des plantations

Il faut planter les graines de haricot en rangées de 2 à 5 m de long. Construire des parcelles de 3 à 5 rangées selon le nombre de graines à planter par accession. Pour les variétés de haricots secs de type Bush, il est préférable de les semer en rangées de 40 cm (ou semer en rangées étroites), afin de qu’ils remplissent les rangées plus rapidement et d'ombrer les mauvaises herbes. Il faute prévoir un espace de 20 à 30 cm entre les plantes et semer jusqu'à trois graines par poquet. La profondeur de semis recommandée est de 3–5 cm au camp et 2 à 3 cm dans la serre. Après la germination, il faut réduire le nombre de plant par pot à 2 en arrachant l’excédentaire. Planter dans 25 pots (50 plantes) par accession afin d’assurer la diversité génétique.

b.      Méthode de plantation

Au champ :

·         Il faut semer à la main afin d'éviter des dommages mécaniques aux graines.

·         Utilisez des tuteurs (en bambou ou similaire) pour les accessions à croissance indéterminée (grimpantes).

·         Pour les accessions à port semi-grimpant ou à croissance prostrée, il faut couper les vignes lorsqu'elles sont trop vigoureuses pour éviter l’interconnexion entre les accessions.

 Dans la serre :

·         Il faut placer la graine sur le sol et appuyer délicatement avec un doigt pour la pousser dans le sol.

·         Après les semis, il faut arrosez délicatement le sol pour l'humidifier et humidifier la graine.

3.      Gestion des cultures

a.      Fertilisation

Le haricot commun est une plante qui réagit bien aux engrais chimiques et organiques. Il faut faire une analyse de sol pour déterminer le niveau de la fertilité du sol. Apres analyse, s’il y a une carence dans les nutriments essentiels, il faut faire une application de l'engrais pendant les semis. L’engrais organiques est en général recommandé car il améliore la structure physico-chimique du sol et augmentent la population de micro-organismes saprophytes qui aident à réduire la présence de maladies dans la culture.

b.      Gestion des mauvaises herbes

Le sarclage du lit de semis est fortement recommandé afin de réduire l’abondance des mauvaises herbes et permettre aux semis de s'établir. Généralement on doit maintenir la surface des semis exempt de mauvaises herbes entre 15e et le 30e jour car cette période constitue la période critique de croissance et de développement du haricot. Le Désherbage à la main est préconisé mais si le travail est contraignant, il faut utiliser des herbicides recommandés, en particulier les formulations de pré-levée. Un minimum de trois désherbages peut être fait en cas de désherbage manuel ou mécanique pour permettre au couvert végétal de recouvrir entièrement le sol. Il est fortement déconseillé d’effectuer un désherbage après la floraison, car une forte activité sur la plante en cette période entraînera la perte des fleurs.

c.      Irrigation

Si la régénération est effectuée dans les saisons de pluies, il faudra apporter une irrigation supplémentaire pendant les périodes de sécheresse. Un système d’arrosage goutte-à-goutte est conseillé pendant la floraison et la période de remplissage des gousses afin de réduire la chute des fleurs. Avec un système goutte-à-goutte, il faut maintenir une régularité moyenne de 1 heure au moins deux fois par semaine.


d.      Ravageurs et maladies courants

Il est préferable si nous n’avont pas de connaissance en phytopathologie de faire appel à des experts de la santé des plantes pour identifier les symptômes de maladies et les ravageurs afin de prescrire les mesures de contrôle appropriées. Les ravageurs et maladies courants du haricot sont :

·         La chenille légionnaire, le ver blanc, les pucerons, les foreurs des feuilles, la punaise suceuse des gousses, les foreurs des tiges, thrips et charançons.

·         Ravageurs des serres : les aleurodes (Tialeurodes vaporariorum), les thrips comme le thripède des fleurs (Frankliniella occidentalis) et tétranyque à deux points (Tetranychus urticae).

·         L’Anthracnose (causée par le champignon transmis par Colletotrichum lindemuthianum).

·         Tache angulaire foliaire, gale et brûlure d'Ascochyta.

·         Rouille (causée par le champignon Uromyces phaseoli).

·         Brûlures bactériennes (causées par exemple par Xanthomonas phaseoli, Pseudomonas phaseolicola, Xanthomonas fuscans et Corynebacterium flaccumfaciens).

·         Le virus de la mosaïque commune du haricot BCMV (propagés par les pucerons)

4.      Lutte contre les ravageurs et les maladies

Il faut faire des rotations de cultures avec les plantes telles que : le maïs, le blé ou le sorgho, plutôt qu'avec le soja ou les tournesols pour limiter la chaine de transmission des maladies. Contrôler régulièrement les champs et les serres pour déterminer la présence des insectes nuisibles. Eviter des arrosages excessifs dans la serre, car l’excès d’humidité est responsable du développement des maladies. Le sol utiliser doit être correctement stérilisé avant les semis afin de détruire les germes des maladies.

5.      Récolte

La récolte doit être faite à la maturité physiologique des gousses, c’est-à-dire récoltez lorsque les gousses sont complètement sèches. La sécheresse des gousses peut être testée par les claquements lorsqu'elles sont secouées et par le changement de la couleur en brune. A la maturité, il faut récolter immédiatement pour éviter les dommages causés par les ravageurs pré-récoltes. Récolter en cueillant à la main les gousses mûres des plantes de chaque accession (parcelle). Placer chaque accession dans des enveloppes en papier ou tout autres contenants appropriés, puis étiquetés lisiblement. Chaque accession doit être conservez ensemble dans les sacs en tissu de mousseline étiqueté pour le séchage.

6.      Gestion post-récolte

·        Utilisez des armoires aérées avec une température ambiante de 20 ° C et 35% d'humidité relative pour stocker les gousses en attendant les conditions favorables de séchage. On peut aussi improvisés l’utilisation des ventilateurs réguliers pour créer un flux d'air continu.

·         Apres séchage, il faut extraire manuellement les graines des gousses en prenant soin de pas endommager l'embryon des graines. On peut à cet effet décortiquer les gousses à la main ou taper soigneusement sur le sac en mousseline contenant les gousses avec une petite tige.

·         Trier pour éliminer les graines endommagées, immatures, pourries et les corps étrangers. Il est conseillé d’utiliser des paniers pour vanner.

·         Vérifiez l’homogénéité de chaque accession en les comparant soit avec les graines de la source d'origine soit avec des images photographiques des graines qui ont été semées.

·         Faire un dernier control visuel l'ensemble des graines de chaque lot de graines récoltées (accession). Ensuite, comptez au moins 1220 graines (nombre minimum requis) par accession pour le stockage.

·         Mettre une seconde fois les graines à sécher dans des locaux de stockage hermétiquement fermés où règne une température de 20 ° C et 20% d'humidité relative, jusqu’à ce qu’elles atteignent des niveaux d'humidité proches de 9%.

·         Faire des tests de viabilité (en utilisant 50 graines) et de santé (avec 200 graines).

·         En attendant les résultats des tests de viabilité et de santé, emballez les graines dans des récipients en plastique avec une fermeture hermétique et placer à 5 ° C.

·         La viabilité doit être supérieure à 85% pour être accepté.

·         L’échantillon doit être sain, exempt de champignons, de bactéries et de virus.

·         Faire un troisième séchage des graines dans des locaux de stockage hermétiquement fermés à 15 ° C et 10% d'humidité relative, pour que les graines atteignent des niveaux d'humidité proches de 6%. On peut réduire la teneur en humidité des graines en utilisant du gel de silice dans un rapport de 2 : 1 ou 3 : 1 dans des armoires fermées (ou des pots de dessiccation pour les petits volumes).

·         Vérifier la teneur d'humidité de chaque accession dans des micro-fours en utilisant 1 g de graines moulues par accession. On peut également déterminer la teneur en humidité déterminée par des méthodes non destructives en utilisant des humidimètres électroniques.

·         Mettre les graine sous vide dans des paquets de papier d'aluminium identifiés par un code à barres et un numéro d'accès, en prélevant des échantillons à des fins distinctes: 1.) Distribution, 2.) Collecte de base, 3.) Contrôle périodique, 4.) Duplication de sécurité, 5.) Retour au pays d'origine.

7.      Suivi de l'identité de accessions

Comparez avec le passeport précédent ou les données morphologiques et comparez les traits de caractérisation suivants, en utilisant les données de la caractérisation des graines selon les descripteurs standard pour les graines de haricot commun (IBPGR 1982).

Dans les semis et les plantes matures :

·         Type de germination (hypogée / épigée)

·         Couleur hypocotyle

·         Croissance

·         Jours avant la floraison

·         Couleur des fleurs

·         Type de dosettes

·         La taille

En graines :

·         Couleur principale

·         Couleur secondaire

·         Couleur tertiaire

·         Forme des graines

·         Poids de 100 graines

·         Luminosité / opacité des graines

8.      Régénération du haricot commun sauvage

Les populations sauvages de haricot commun ont généralement des graines plus petites qui, dans certains cas, ont encore des niveaux de dormance importants ou nécessitent des conditions plus spécifiques pour la germination.

·         Avant semis, traiter les graines avec des processus de pré-germination dans des conditions de laboratoire.

·         Désinfecter les graines selon un protocole standard : 1) tremper dans de l'alcool à 70% pendant 1 min, 2) dans un fongicide pendant 10 min, 3) hypochlorite de sodium à 2,5% pendant 5 min.

·         Répartir les graines sur du papier de germination ou du papier filtre dans des boîtes de Pétri, à 30 ° C avec 8 heures de lumière à 16 heures d'obscurité, dans des armoires de germination ou dans des conditions de laboratoire.

·         Après la levée de la radicule et du méristème apical, transférer les plants dans des pots en plastique avec un sol stérile et légèrement fertilisé.

·         Utilisez des serres fermées pour éviter le risque de croisement.

·         Espacer les pots de 20 à 30 cm.

·         En fonction des habitudes de croissance des matériaux, certaines conditions doivent être réunies pour faciliter un bon développement (utilisation de cordes de guidage pour les plantes grimpantes par exemple, un espacement suffisant entre les plantes prostrées et des bâtons en bois de 80 cm pour les plantes de brousse)

·         Certains matériaux sauvages présentent encore une déhiscence précoce des gousses. Lorsque les fruits commencent à mûrir, effectuez une surveillance quotidienne pour récolter les graines avant l'ouverture des gousses, empêchant ainsi la perte de graines.

·         Procéder à la gestion post-récolte de la même manière que pour les matériaux cultivés.

9.      Documentation des informations pendant la régénération

Collectez les informations suivantes pendant la régénération :

·         Nom du site de régénération et carte / référence GPS

·         Nom du collaborateur

·         Référence de champ / parcelle / pépinière / serre

·         Numéro d'accès; identification de la population

·         Génération ou multiplication ou régénération précédente (si la génération n'est pas connue)

·         Préparation du matériel de plantation (prétraitements)

·         Date et densité de semis

·         Disposition des champs utilisée

·     Détails de la gestion des champs (arrosage, engrais, désherbage, lutte contre les ravageurs et les maladies, stress enregistrés, autres)

·         Conditions environnementales (altitude, précipitations, type de sol, autres)

·         Emergence en champ ou en serre (nombre de plantes germées)

·         Nombre d'usines établies

·         Jours du semis à la floraison

·         Système d'élevage

·         Méthode de contrôle de la pollinisation utilisée (méthode, nombre de plantes pollinisées)

·         Date et méthode de récolte

·         Nombre de plantes récoltées

·         Quantité de graines récoltées

·         Évaluation agronomique ; traits agro-morphologiques enregistrés

·         Comparaisons avec des matériaux de référence (enregistrer tout numéro d'identification ou toute référence d'échantillons prélevés sur cette parcelle de régénération)

·         Après récolte (décrire toutes les procédures pertinentes)

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